Deux contrats… deux logiques commerciales
- VDI mandataire : l’entreprise lui confie un mandat pour faire signer le bon de commande « au nom et pour le compte » de la société. Le VDI n’achète jamais les produits ; il ne tient donc aucun stock et respecte les prix catalogues fixés par l’entreprise .
- VDI acheteur-revendeur : il achète les produits, fixe librement son prix de revente et vend « en son nom ». Il doit en pratique posséder un minimum de stock et gérer la livraison au client .
Les deux restent des indépendants sur le plan juridique, tout en étant rattachés au régime général pour leur protection sociale .
Rémunération : commission vs marge
Critère | Mandataire | Acheteur-revendeur |
---|---|---|
Forme du gain | Commissions (% CA) | Marge (prix de vente – prix d’achat) + éventuelles commissions d’animation |
Catégorie fiscale | Bénéfices non commerciaux (BNC) | Bénéfices industriels et commerciaux (BIC) |
Plafonds micro 2025 | 77 700 € de recettes (micro-BNC) | 188 700 € de CA (micro-BIC) |
Franchise en base TVA | 37 500 € de commissions (base) / 41 250 € (majoré) | 85 000 € de CA (base) / 93 500 € (majoré) |
Dans les deux cas, les pièces remises au client ou le bulletin de précompte portent la mention « TVA non applicable, art. 293 B CGI » tant que ces seuils ne sont pas dépassés .
Obligations quotidiennes
Sujet | Mandataire | Acheteur-revendeur |
---|---|---|
Documents commerciaux | Fournis par l’entreprise, prix imposés | Libre de ses supports, prix libres mais contrôlés par l’agrément de distribution |
Comptabilité “micro” | Journal des recettes + registre achats (si TVA) | Livre-journal recettes et registre des achats obligatoires |
Assurance RC pro | Responsabilité « démarche » (casse, blessures) | RC pro + RC produit (défaut, vice caché) |
Cotisations sociales : mêmes règles
Les deux statuts relèvent du barème VDI : cotisations précomptées par l’entreprise, abattement frais 10 %, forfaits jusqu’à 8 PJ, puis assiettes allégées ou rémunération réelle
Répartition : 67 % à la charge de l’entreprise, 33 % à celle du VDI, quel que soit le contrat.
Immatriculation future : quelles différences ?
Après 3 ans > 50 % PASS* | Mandataire | Acheteur-revendeur |
---|---|---|
Registre | RSAC | RCS |
Statut conseillé | Agent commercial EI ou micro-entrepreneur | Commerçant EI ou micro-entrepreneur |
Conséquences sociales | Cotisations TNS sur commissions | Cotisations TNS sur marge |
*PASS 2025 : 47 100 € → seuil = 23 550 €
Points clés pour choisir
- Présence de stock
- Non ? Préférez le mandat : vous évitez l’avance de trésorerie et la gestion logistique.
- Oui ? L’achat-revente donne la main sur vos prix et vos promotions.
- Simplicité fiscale
- Le micro-BNC conserve une seule limite (77 700 €).
- Le micro-BIC tolère un CA bien plus élevé (188 700 €) avant de passer au réel.
- Responsabilité produit
- Elle incombe directement à l’acheteur-revendeur ; prévoyez une RC produit solide.
- Le mandataire reste couvert par celle de l’entreprise.
- TVA
- Les seuils de franchise sont plus vite atteints en achat-revente ; préparez-vous à facturer la TVA si vos ventes décollent.
- Mandataire : seule la commission est comptabilisée, la TVA reste souvent hors champ.
- Évolution de carrière
- Mandataire 👉 agent commercial : idéale si vous visez la prospection multi-marques sans stock.
- Acheteur-revendeur 👉 commerçant : pertinent si vous souhaitez ouvrir un showroom, un site e-commerce ou embaucher.
Mini check-list
- Ai-je les moyens de financer et stocker des produits ?
- Suis-je prêt à gérer la facturation TVA à moyen terme ?
- Mon assurance couvre-t-elle la responsabilité produit ?
- Quel est mon objectif de CA : < 77 700 € ou proche de 188 700 € ?
- Je souhaite fixer librement mes prix ou appliquer ceux de la marque ?
En résumé
Le VDI mandataire mise sur la simplicité : zéro stock, commissions, obligations légères, mais peu de liberté tarifaire.
Le VDI acheteur-revendeur offre l’autonomie commerciale : marge libre, prix au choix et potentiel de chiffre d’affaires plus élevé, au prix d’un stock, de formalités TVA et d’une responsabilité accrue.
Quel que soit votre choix, conservez vos bulletins de précompte, surveillez vos seuils TVA et PASS, et pensez à ajuster votre assurance dès le premier euro de chiffre d’affaires.